S04E61 : En apesanteur ... dans cet ascenseur

Cette semaine, j’ai décidé de mettre mon grain de SeB dans l’Ascenseur.

En fait je vais dire la vérité au nom de tous les chroniqueurs de cette émission. Enfin chroniqueurs, ce n’est pas le terme exact, puisqu’un chroniqueur est payé pour ses chroniques, ce qui est loin d’être notre cas. Car c’est nous qui payons… nous sommes des locataires dans l’immeuble de l’Ascenseur.

Et celui qui se fait passer pour le groom de l’Ascenseur, celui qui nous transporte chaque soir d’étage en étage, le Spirou de Radio Campus, la mèche en moins, n’est pas la personne que vous croyez.

Celui que vous appelez Nicolas, Nico, Barberousse ou Capitaine Barberousse est pour nous Monsieur le Propriétaire. Et ce propriétaire là, il pourrait passer dans 90’ enquêtes sur TMC, dans Enquête d’Action sur W9 ou dans En quête d’actualité sur D8. Car c’est un marchand de sommeil et il est de mon devoir de dénoncer ses pratiques.

Appartements délabrés, loyers exorbitants et locataires malmenés, voilà notre quotidien.

Par exemple, la malheureuse Mariko qui croupissait au niveau -1 durant toute la saison n’a plus droit de parler depuis le début du mois. Ce n’est pas parce qu’elle ne veut plus. C’est tout simplement que, sous prétexte qu’elle est asiatique, Monsieur le Propriétaire lui fait confectionner des ballons dans la cave afin de les vendre durant la Coupe du Monde.

Et que dire de la pression psychologique qu’il fait subir à Mehdi, obligé de raconter sa vie aux auditeurs chaque semaine. Mehdi chez Nespresso, Mehdi dans le Tram et j’en passe. D’ailleurs Monsieur le Propriétaire  a décidé de vendre les droits de ces titres à un éditeur. Mehdi va devenir prochainement la nouvelle Martine, car ça fait plus djeuns. A la rentrée, les enfants pourront donc lire Mehdi à la plage, Mehdi à la piscine et Mehdi à l’école. Et bien sûr c’est Monsieur le Propriétaire qui encaissera les royalties.

Des pressions psychologiques qui vont jusqu'à obliger des gens à raconter des contes, voire à lire les livres, c’est tout simplement scandaleux.

Et comment ne pas parler de ma situation personnelle. Oui c’est ma chronique quand même. Le fameux appartement 42 au 8ème étage . Un appartement que Monsieur le Propriétaire fait passer à l’antenne pour un sympathique loft dans lequel je passe ma journée à regarder la télé affalé dans mon canapé. Et bien c’est totalement faux.

Je vis dans un studio meublé délabré. Les robinets ne marchent quasiment pas, les toilettes et la douche sont sur le palier et l’eau chaude coule un jour sur trois.

Dans ce studio meublé il y a bien un canapé, mais je ne peux pas m’affaler dedans à cause de l'hygiène douteuse de ce meuble dans lequel les puces, les tiques et les araignées cohabitent.

Parlons également de la télé. Une télé en noir et blanc que je ne peux regarder que quand… je loue la télécommande à Monsieur le Propriétaire. Car sinon la télé reste bloquée sur NRJ12 !!! Ce qui explique mon burn-out du début d’année.

Et quand je ne paye pas l’énorme loyer à temps et bien l'électricité est coupée, c’est comme cela que je me retrouve obligé de faire des chroniques sur la presse écrite.

Mon calvaire ne se résume pas à cela, puisque Monsieur le Propriétaire m’oblige à regarder des VHS dans son vieux magnétoscope d’émissions des années 50 à 90 pour ma chronique dans le rétro.

Bref, je n’en peux plus et les autres locataires non plus.

Alors au nom de tous, Monsieur le Propriétaire, pour la saison prochaine je vous en conjure, remettez tout l’immeuble aux normes, baissez les loyers et laissez nous vivre notre vie. Et si vous tenez tous ces engagements, on vous promet d’être avec vous à l’antenne en septembre prochain.